Ce matin du mardi 20 mars est de bonne augure pour la suite. Je récupère les passeports avec les visas chinois à l'ambassade de Chine (arrivée à Pekin début juin). Tout est OK, nous pouvons partir sereinement vers Kanchanaburi situé à 140 km à l'ouest de Bangkok. Pour cela, nous louons carrément un mini-van pour nous tous. Il est vrai qu'à 10, les bagages commencent à prendre du volume après tous les achats du week-end.Sur la route, le chauffeur n'a pas de temps à perdre. A fond, à fond, à fond comme diraient certains ! Nous avons du mal à cerner la sortie de Bangkok tellement la densité d'habitation est importante. Après 2h de route nous arrivons dans un décor bien différent de Bangkok avec les champs de canne à sucre aux abords de la ville.

L'arrivée à notre guesthouse séduit tout le groupe. Nos habitations respectives (flottantes pour certains) donnent sur la rivière Kwai. L'ambiance est très paisible depuis la terrasse du restaurant. Les enfants s'adonnent aux joies du massage et nous contemplons de notre côté le coucher de soleil.Le 1er soir est particulier. En effet Willy fête ses 40 ans à l'autre bout du monde. La bière coule à flot (Chang, Singha....), la patronne offre sa tournée de whisky et on a même droit à un feu d'artifice sur la rivière Kwai. Que d'émotions ! Il s'en souviendra longtemps...Après une grasse matinée bien méritée (et quelques maux de tête), direction le pont de la rivière Kwai. rendu célèbre depuis l'adaptation à l'écran du livre de Pierre Boule en 1957. A l'époque de la 2éme guerre mondiale, les forces d'occupation japonaises réquisitionnèrent des prisonniers de guerre et des travailleurs du sud-est asiatique pour la construction d'une voie ferrée reliant la Birmanie à la Thaïlande (sur 415 km de terrain accidenté). A cause des conditions extrêmes et des mauvais traitements, plus de 100 000 d'entre eux trouvèrent la mort sur le chantier : la ligne est d'ailleurs surnommée le « chemin de fer de la mort ». Le pont actuel, lui, n'est qu'une reconstitution d'un pont métallique démantelé à Java.Le lendemain est un grand jour pour les enfants. Nous partons pour toute la journée dans un centre de protection des éléphants d’Asie. Le séjour est orienté de façon pédagogique pour comprendre comment soigner et nourrir les pachydermes malades. Notre journée consiste à partager de l'intérieur la vie des mahouts.Nous apprenons que les éléphants mangent 10 % de leur poids par jour, ce qui représente environ 200 kg de nourriture pour un éléphant adulte. Au programme de la matinée : fruits, canne à sucre et préparation particulière pour soigner les dents. Tout le monde retrousse ses manches (??) pour préparer les repas et nourrir ensuite la dizaine d'éléphants du centre.L'après-midi, direction la rivière. Tout d'abord pour le bain des éléphants. Quentin et Mathilde sont les heureux élus. Pendant ce temps, le reste du groupe plonge dans la rivière pour se rafraîchir. Ça fait un bien fou et l'ambiance est bon enfant avec les mahouts qui nous accompagnent.Ensuite, vient le grand moment de la journée avec la ballade à dos d'éléphant dans la rivière. Nous montons à 2 derrière le mahout qui contrôle « la bête ». Quand l'éléphant plonge la tête dans l'eau, c'est plutôt impressionnant : on peut se retrouver sous l'eau (Emma s'en souvient encore) ou être déstabilisé et faire la culbute dans l'eau (4-5 fois me dit Nathalie).

A force de maîtrise, les plus courageux se mettent carrément debout sur l'éléphant (Quentin,Willy...). Une fois revenus sur le ponton, on savoure ce moment fort en regardant les mahouts jouer comme des enfants avec leurs éléphants. Merci encore à eux, qui ont été très attentionnés avec les enfants !Le retour à l’hôtel dans notre taxi-camionnette, un sŏrng.tăa.ou, vaut aussi le détour. Pour l'ambiance, le chauffeur met les basses à fond. Assis sur 2 rangées de banquette, nous entonnons le mythique « hôtel california ». De retour à notre guesthouse, on se dit tous qu'on a vécu une journée magnifique et très particulière.La région de Kanchanaburi abrite aussi de nombreuses cascades, grottes et forêts. En direction du nord se trouve le parc national Erawan. Notre découverte des transports locaux progresse, mais le bus local ne séduit pas vraiment Yves, un peu trop grand...

...Willy, lui a été plus malin !

Nous décidons de passer une nuit sur place et louons un bungalow pour nous 10. Couvert à 80 % de forêts, le parc est l'occasion d'observer la faune locale, notamment des singes et des varans. Mais Erawan est surtout célèbre pour sa cascade aux 7 rebonds. La montée est raide, en particulier pour le dernier 1,5 km. Mais la récompense est là. Tout le monde se rafraîchit et profite du cadre verdoyant. La couleur de l'eau est d'un bleu vert très accueillant, mais pour se baigner, il faut aussi accepter de se faire picorer les pieds par les petits (et gros) poissons qui viennent nous enlever les peaux mortes. Bizarre au début.... Les enfants préfèrent passer du temps à la 4ème cascade, aussi belle, mais surtout avec deux toboggans naturels, sur lesquels ils s'éclatent -au figuré bien sûr-. Privilège de ceux qui dorment sur place, la 2ème cascade n'est là que pour nous en fin d'après-midi ; c'est l'occasion rêvée pour LA photo de groupe. Nous l'éditerons au format carte postale, que nous mettrons en vente à prix d'ami pour tous les amoureux du club MED:)).

Certaines villes coûtent bien plus cher que les autres, et notamment Singapour. En dormant à Johor Bahru, ville frontière de Malaisie, le prix de la nuit est tout simplement divisé par trois. Nous sommes agréablement surpris par les beaux bâtiments d'état au cœur de la ville et notamment le Bangunan Sultan Ibrahim. Le lendemain, nous passerons la frontière en taxi et visiterons le zoo de Singapour qui a enthousiasmé les enfants (voir l'article de Quentin). Il est maintenant l'heure de quitter la Malaisie en direction de la Thaïlande (14 mars). Nous arrivons en fin d'après-midi dans l'aéroport international, flambant neuf de Bangkok.

Le temps de trouver un taxi, nous voilà au cœur de la jungle urbaine. Même si la ville s'est dotée de de nouveaux moyens de transport (métro, sky-train...), les embouteillages sont permanents au cœur de cette métropole de 6 millions d'habitants. La pollution est donc extrême et nous observons difficilement le soleil à travers la grisaille du ciel. Au bout d'une heure, nous arrivons dans le quartier de Banglamphu. Abritant une grande partie des bâtiments anciens de Bangkok, c'est ici que nous allons rester pendant une courte semaine. Dés notre arrivée, nous sommes impressionnés par le nombre de touristes occidentaux présents dans ce quartier très animé. En tout cas, rien à voir avec la Malaisie et notamment sa côte est où nous avons croisés bien peu de touristes. Dès le 1er soir, nous craquons pour un massage. Toute la famille s'installe sur son lit et c'est parti pour un massage des pieds ou des épaules. On passe de bons moments de relaxation... douloureux par moments... voire même chatouilleux...

En tout cas on a tous aimé et les enfants demandent déjà quand est-ce qu'on en refait ! Nous mangeons ensuite dans un « street food » et apprécions tout particulièrement le poulet cuisiné avec le curry vert. Le lendemain, place à l'intendance. Je dois me rendre à l’ambassade de Chine à Bangkok pour faire une demande de visas pour notre séjour à venir. Notre quartier n'étant pas désservi par les moyens de transport modernes, je prend d'abord un taxi pour me rendre au métro le plus proche. Règle d'or avec les taxis ici, ne pas négocier la course mais exiger de mettre le compteur (moins cher). Sur la fin de la course, le chauffeur m'indique des monuments à droite à gauche pour détourner mon attention. Et d'un seul coup par miracle (où est le bouton magique?), le tarif sur le compteur a doublé ! Heureusement j'avais l’œil dessus et je lui signale tout de suite que je ne payerais pas la somme indiquée. Il accepte sans réclamer ayant compris que l'entourloupe n'a pas fonctionné.

J’enchaîne ensuite par le métro et là je suis tout simplement surpris par le contraste avec la circulation dense de Bangkok. Peu de monde et aucun problème pour trouver une place assise. Peut-être que le prix est trop cher pour les thaïlandais (ticket quand même inférieur à 1 €). Arrivé à l'ambassade de Chine, je ne suis pas au bout de mes peines. Je vois d'abord une queue à l'extérieur du bâtiment qui va jusqu'à l'entrée. Ils sont tous là pour obtenir un visa. Ça commence bien. Dans la queue, j'en profiterai pour remplir la tonne de documents administratifs exigés par la Chine (à multiplier par 5). Avec quelques crampes au main, je rentre finalement dans le bâtiment avec un ticket d'entrée : le numéro 193 pour moi ! Après plusieurs heures d'attente, j'arrive au comptoir. Presque tout est OK sauf l'hébergement qu'on n'a pas encore réservé. Après négociation, je devrai leur fournir le justificatif de réservation quand je reviendrait chercher le sésame dans 4 jours. Ouf, enfin libéré de l’ambassade, je rejoins Delphine et les enfants. Nous pouvons commencer la visite de Bangkok.

Pour découvrir l'architecture thaïlandaise et l'art sud asiatique, direction la maison de Jim Thompson. Cet américain collectionneur se passionna pour la soie tissée à la main au point de se consacrer à la renaissance de cet artisanat tombé dans l'oubli à l'époque (dans les années sixties). Il devint célèbre quand il fit construire sa résidence de 6 bâtiments en teck, tous représentatifs des meilleurs styles de l'architecture traditionnelle thaïlandaise. Un vrai havre de paix au milieu de cette mégapole fourmillante ! A quelques encablures de là, nous enchaînons dans le colossal centre commercial MBK.

Notre objectif principal est d'acheter une seconde carte batterie pour notre appareil photo. Manque de chances, pour les accessoires on n'y trouve que des copies que notre appareil Lumix ne reconnaît pas. On en profitera quand même pour acheter quelques tee-shirts pour les enfants (et oui ça grandit pendant le voyage).Pour le retour à notre hôtel, nous faisons le trajet dans le moyen de transport le plus emblématique de Thaïlande : le Tuk-tuk. Même à 5, nous arrivons à nous loger dans ce véhicule à 3 roues. C'est fun pour les petites courses, mais à choisir nous préférons le taxi climatisé dans la chaleur étouffante de Bangkok. Maintenant nous sommes vendredi soir (16 mars) et toute la famille est impatiente d'accueillir les copains qui arrivent de Vendée. Le club MED (comprenez Merour, Egron et David) se retrouve de nouveau comme chaque année mais cette fois-ci dans un endroit bien plus exotique qu'à son habitude. L'excitation est à son comble et tout Bangkok est au courant de cet événement majeur !

La Malaisie est un pays où il est assez facile de se déplacer. Il suffit pour cela de ne pas trop se stresser, et d'accepter des horaires disons.. changeants. Heureusement, nous sommes prévoyants et prenons le 1er bus local au départ de Kuala Tahan (7h30), dans la jungle. Le réveil est matinal, mais nous permet de monter dans le bus pour Kuantan de 10h30, qui était prévu à 11h, et que nous aurions loupé sinon. Une fois sur place, il nous reste un dernier transfert vers notre destination du jour : Cherating. Nous arrivons dans un petit village très tranquille, au bord de la mer de Chine sur la cote est.Nous nous faisons très vite au rythme langoureux qui est de rigueur ici. Nos journées s'écoulent doucement, entre lectures, cours de maths... et de natation. La plage n'est pas très bien entretenue, mais pourtant superbe, et quasi déserte.

Le soir, le barbecue de poisson s'impose rapidement. Cuit dans une feuille de bananier, c'est absolument savoureux, et le choix est grand Le calamar ralliera tous les suffrages, et le restaurant s'imposera vite comme notre « cantine » locale. Le village est situé entre la mer et la rivière, qui elle aussi offre ses petits bonheurs. La principale activité consiste en une sortie nocturne en bateau pour aller voir les lucioles. Plus relax, tu t'endors ! Pour notre part, nous sommes un peu déçus, mais les enfants adorent, parce qu'ils peuvent attraper les lucioles qui brillent dans leurs mains. Les naturalistes en herbe se régalent. Attention cependant à ne pas toucher les feuillages des herbes, car des serpents pas vraiment sympas ont élu domicile dans la mangrove environnante.Après ces instants de tout repos, nous reprenons la route (mer. 7 mars) en direction de l'île de Tioman, plus au sud. En compagnie de la famille Raffe, croisée la veille, nous arrivons à Mersing autour de midi. Une mauvaise nouvelle nous y attend ; en raison des très fortes marées, il n'y a pas de ferry dans l'après-midi, et nous devons attendre le lendemain matin pour effectuer la traversée. Nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur (pas vraiment le choix en même temps), mais râlons quand même un peu contre l'absence de planning disponible. L'après-midi s'écoule entre les devoirs, et les achats pratiques qui étaient en souffrance, dont l'indispensable produit anti-moustiques. Pendant la ballade dans la ville, je rends visite à tous les magasins de badminton, sport national ici. Le prix des articles ferait pâlir Julien, mais malheureusement, il n'y a pas de T-shirt à coupe féminine, et je repars les mains vides.Le lendemain matin (8 mars), nous sautons dans le bateau à 7h30. Arrivés sur l'île vers 9h30, dans le village d'Ayer Batang (aussi appelé ABC), nous mettrons presque 2h00 à trouver un logement ! Certes, nous sommes 2 familles, soit 10 personnes. Mais surtout, l'accueil est exécrable. Jugez plutôt : les « papas » trouvent un 1er logement, y laissent les sacs en gage de sérieux, et reviennent nous chercher. Quand nous arrivons avec nos bagages... le propriétaire refuse de nous louer les chambres, pour une raison indéterminée. Il a sorti les bagages, et a une attitude plutôt agressive à notre égard. Dégoûtés, nous réservons dans les chalets d'à-côté. Mais ce n'est pas la fin de l'histoire. Lui non plus ne veut pas de nous, sous prétexte que nous allons dormir à 3 dans une chambre prévue pour 2. Et on fait comment ? On laisse Nathan tout seul dans une chambre ? Le propriétaire a pourtant des enfants, mais il s'obstine et s'enferme dans sa position. Incompréhensible...

Enfin installés, il nous faut un peu de temps pour faire redescendre la pression et apprécier la beauté de l'île, pourtant bien réelle. Le village est coincé entre la mer et la jungle très dense, tout de suite derrière. Un petit chemin goudronné, d'un mètre de large environ, le traverse ; il est emprunté par des petites motos et des minis side-cars, un peu inutiles de notre point de vue, car il ne doit y avoir que 2 km d'un bout à l'autre (et encore..). Aucun bâtiment n'est vraiment complètement fini, il y a toujours un petit truc qui traîne, mais dans l'ensemble, on peut dire que ce coin du monde est vraiment gâté par dame Nature. Une petite plongée avec des poissons déjà nombreux tout près de la plage, et un délicieux barbecue plus tard, cette fois-ci sans feuille de bananier, nous sommes enfin entrés dans l'ambiance. Au réveil, nous embarquons pour une journée entière de snorkeling. Les conditions météo sont parfaites, l'eau est incroyablement transparente. Notre seul ennemi aujourd'hui sera le soleil. Le bateau prend la direction de « Coral Island », à quelques encablures de l’île principale. Plage immaculée de sable blanc, eau cristalline verte, le cadre est paradisiaque.Ajoutez à cela un grand nombre de poissons, et une incroyable variété, on a une petite idée du bonheur... Après un deuxième site de plongée encore plus beau grâce au corail en meilleure santé, nous faisons une pause casse-croûte à Salang, au nord de l'île. L'endroit est tellement beau que nous regrettons un peu de ne pas y avoir élu domicile, mais avec le recul, il est bien difficile de choisir entre 2 paradis, chacun ayant ses avantages.

La 3ème plongée du jour dépasse encore les précédentes, en particulier car le corail y est multicolore. Pour finir, nous allons dire bonjour aux nombreux poissons-clowns qui jouent à cache-cache dans les anémones. Le pilote du bateau appelle carrément le lieu « l'aquarium des Nemos », et c'est vraiment magique de nager avec ces poissons aux couleurs surréalistes, complètement craquants. Les 2 jours suivants s'écoulent tranquillement, entre randonnée dans la jungle et plongées quotidiennes. Les musulmanes aussi font du snorkeling, mais pas vraiment dans la même tenue que nous, puisqu'elles plongent tout habillées, voile y compris ! Autre signe visible de la religion : seuls quelques rares commerces vendent de la bière, et ce sont ceux tenus par les chinois... Mais globalement, grâce aux racines multiculturelles du pays, la religion ici est vraiment très modérée, et même s'il s'agit d'une religion d'état, il y a une grande tolérance pour les non-musulmans, et jamais un regard de travers. Sur l'île, c'est plutôt par les singes et les gros lézards que nous sommes dérangés ! La dernière plongée à Tekek nous réserve une belle surprise. Dans ce village où le corail est bien abîmé par l'action de l'homme, une action de réhabilitation est en cours. Du coup, l'endroit hyper protégé attire un nombre de poissons étonnants. On a l'impression de nager dans un aquarium, avec des spécimens particulièrement imposants. Pour tout vous dire, ça ferait même presque peur... A part ça, pas grand-chose à signaler sinon qu'on continue à profiter avec délice de ce cadre hors du commun. Les enfants se font des copains malaisiens sur cette étape où nous sommes moins mobiles que d'habitude, et les échanges culturels vont bon train. Frisbee, Uno, foot, lecture et même cours d'anglais, tout y passe ! Il va falloir bien préparer notre prochaine étape, sinon le retour « sur terre » sera difficile...

Notre « vraie » entrée en Asie se fait par la frontière entre Singapour et la Malaisie, en direction de Malacca précisément (située sur la côte ouest). C'est dans cette ville que l'histoire du pays a commencé en 1401. Réalisant son potentiel, avec son port naturel en eau profonde, un prince Hindou du sud de Sumatra la créa au moment même où les chinois cherchaient des routes commerciales alternatives. Avec leur protection, la ville se développa très vite, à mi-chemin entre la Chine et L’Inde. L'adoption de la religion musulmane dans ce pays est d'ailleurs attribuée aux nombreux contacts avec les commerçants de cette confession. La ville fut ensuite prise par les portugais, puis par les hollandais, et enfin les anglais. Le pays n'est d'ailleurs indépendant que depuis 1957.

Malacca est aujourd'hui une ville tranquille, pleine de charme. Elle est classée au patrimoine de l'humanité par l'Unesco depuis 2008. Il n'y a pas des tonnes de choses à y faire, mais on se ballade avec plaisir dans les rues, depuis Chinatown, jusqu'aux vestiges des différentes architectures qui ont marqués l'histoire. Le 1er jour (26 fev.), nos pas nous mènent d'abord à Stadthuys, l'imposante mairie hollandaise rose-saumon. C'est aussi (et surtout) le point de départ des trishaws outrageusement kitchs, décorés avec des fleurs en plastique, des guirlandes de Noël, des poupées, et équipés de haut-parleurs qui mitraillent des tubes des années 80. Nous nous contentons d'abord de regarder, amusés par les touristes de Singapour qui prennent les trishaws en masse, et transforment les rues en parade de cirque ! Nous succomberons à notre tour le lendemain. Ils sont pas beaux là, hein tintin ? Nous commençons ensuite la longue rue où se situe tous les bâtiments, mais un orage tropical menace, puis se déclare violemment : impressionnant ! On reviendra demain... Bien reposés et au sec, nous repartons à l'assaut du centre historique : Porta de Santiago, les restes de la forteresse construite par les portugais, l'église Saint Paul en haut de la colline, le palais de sultan de Malacca (précisément sa réplique en bois), puis le bâtiment du musée maritime, une copie grandeur nature d'un navire portugais échoué sur la côte. Une fois ce petit tour achevé, reste Chinatown, le cœur de la ville, à découvrir. L'endroit est très agréable, il y a pas mal de boutiques de brocanteurs et d'artistes si on s'éloigne de la rue principale... et surtout on y mange comme des rois ! La cuisine de Malacca est très réputée, elle démontre la diversité des origines de ses habitants. On a particulièrement apprécié le crabe aux épices... ... et le « satay celup », une drôle expérience culinaire. Une sorte de plat à fondue rempli d'une sauce aux cacahuètes, piments séchés, oignons et autres ingrédients inconnus est posée au milieu d'une table en inox. On y trempe les brochettes qu'on a préalablement choisies un peu au hasard parmi plus de 60 possibilités. Assez original ! Nous ne pensons plus qu'à nous laver les mains quand, pour la note, la serveuse prend les bâtons de brochettes dégoulinantes à pleine main pour les compter. Waouh, là c'est sûr, on est bel et bien dans un autre monde. Mardi 28, direction Kuala Lumpur (surnommé KL), que nous pourrions surnommer la ville des contrastes : d'un côté des immeubles flambants neufs, tous plus hauts les uns que les autres, abritant pour certains d'énormes centres commerciaux et une autoroute à 6 voies de 7,9km qui traverse la cité. De l'autre, des bâtiments à l'état de semi-abandon, beaucoup de petits stands commerçants dans la rue et une végétation abondante à certains endroits. Nous passons notre première journée à déambuler dans chinatown et KLCC, le centre financier, et à acheter nos billets pour le lendemain, car nous n'avons pas résisté à l'envie de monter dans les tours jumelles Petronas, l'icône de la nation depuis leur ouverture en 1999. Mercredi 29, nous attaquons par le musée des arts arabes. Sa collection est très riche, depuis des superbes manuscrits, jusqu'aux céramiques, bijoux et textiles. La visite vaut aussi pour le bâtiment lui-même. Très lumineux, il combine une architecture contemporaine avec des éléments issus des traditions iraniennes et d'Asie centrale, dont notamment de superbes dômes. Juste à côté, se situe la mosquée nationale, Masjid negara, elle aussi au design très contemporain, inspiré de la mosquée de La Mecque. Après cet intermède culturel, direction les tours. Une visite à KL est incomplète sans y aller ! Le bâtiment de 88 étages culmine à 452 m. La société malaisienne Petronas de gaz et de pétrole y tient ses quartiers généraux, et les tours abritent aussi des centres commerciaux ultra-modernes. Le plan du sol, basé sur une étoile à 8 branches, rappelle les arabesques arabes, et le mat fait penser au minaret d'une mosquée, avec l'étoile de l'islam. Nous montons tout d'abord au « skybridge », le pont qui connecte les 2 tours, 170m au dessus du sol. La vue est impressionnante ! Au loin, on voit essentiellement…du vert, comme si la nature omniprésente cherchait à reprendre sa place originelle grignotée par l'homme. On monte ensuite au 86ème étage dans un ascenseur qui file à 7m/sec. On est tellement haut que les baies vitrées n'y sont plus verticales. La vue embrasse toute la ville et plus encore ; avec les nuages menaçants, on a un peu la sensation de voir un film de SF. Avant de quitter KL, place à l'intendance. Nathan grandit et il lui faut de nouvelles chaussures de marche ; Sylvain et moi passons chez le coiffeur...avec quelques angoisses pour ma part, car j'ai échappé de peu à une nouvelle coupe à la chinoise. Après ces expériences urbaines très différentes et riches, nous avons tous besoin d'une bonne nuit de sommeil avant de reprendre la route cette fois-ci en direction de la plus vieille jungle du monde, à quelques heures de bus de là.

Après nos escapades dans l'arrière pays de la Gold Coast, nous prenons la direction de la capitale du Queensland : Brisbane. Cette grande ville (1,5 millions d'habitants) s'élève au milieu d'un paysage tropical que traverse l'ondoyante Brisbane River. Elle a une très bonne réputation de ville cosmopolite animée et prospère. Tout pour plaire donc à priori. Mais nous étions depuis trop longtemps au milieu de grands espaces, et nous nous sentons rapidement oppressés par les buildings et les 4 voies qui passent en plein centre-ville. Après une rapide visite des zones commerciales piétonnières, nous traversons la rivière pour rejoindre les South Bank Parklands.

Ce sont des grands espaces verts, parsemés de restaurants, de petites forêts humides et de promenades aménagées. Il y a même une plage artificielle, Street Beach, très peuplée en ce samedi soir. Nous prenons un verre dans un des clubs branchés qui la borde, puis décidons de quitter Brisbane rapidement. Destination la sunshine coast, la côte nord de la capitale avec ses plages de cartes postales. Comme nous devons rendre le camping-car quelques jours plus tard, nous choisissons de monter directement à proximité de notre « objectif » principal, Fraser Island, le point le plus au nord de notre parcours. La matinée est nécessaire pour aller jusqu'à Rainbow Beach. Pittoresque petite ville préservée et tranquille, elle tire son nom de ses falaises de sable multicolores. Ses plages bordées d'arbres et les falaises aux teintes rouges laissent bouche bée. Nous posons nos valises ici avec grand plaisir, et profitons du spectacle, de la plage et des vagues. Le lendemain (20 fev.) réveil matinal pour la visite de Fraser Island. Appelée "KGari" (paradis) par les Aborigènes, c'est la plus grande île de sable de la planète avec ses 120 km de long et ses 15 km de large. Sérieusement secoués par les pistes ensablées et rocailleuses du bush dans notre bus 4x4, nous découvrons l'intérieur de l’île avec délice.

Miracle de la nature, Fraser est une "île-éponge" qui retient la pluie et regorge d'eau douce. On ne s'y baigne pas dans la mer, à cause des requins menaçants, mais plutôt dans l'un des cinquante lacs perchés. Pour notre part, la première étape a lieu au lac McKenzie, irréel avec ses berges de sable blanc, son eau chaude et cristalline. Fraser Island est aujourd'hui une île très protégée, mais ce ne fut pas toujours le cas. Le bois si particulier des satinays (arbres au bois très dur et très imperméable, larges et hauts) et le sable, en quantité incroyable, furent l'objet de toutes les convoitises et l'île fut exploitée sans aucune mesure pendant plusieurs décennies, provoquant de graves dommages sur ce patrimoine unique. L'extraction de sable cessa définitivement en 1975 et le bûcheronnage prit fin en 1991 avec la création du Great Sandy National Park, ce qui nous permet désormais d'en profiter et de se balader dans la forêt tropicale.Après la pause-repas au Eurong beach resort, nous allons à la plage des 75 miles, qui est le moyen le plus rapide pour circuler du nord au sud. Véhicules tout-terrain et petits avions se croisent à vive allure sur le sable mouillé. Elle abrite un étrange trésor : l'épave du Maheno, un paquebot de luxe qui s'échoua ici en 1935 après avoir été frappé par un cyclone. La carcasse du bateau gît toujours sur la grève, balayée par les vagues, et s'enfonçant chaque année un peu plus dans le sable, très photogénique sous le soleil. Nous voyons ensuite des montagnes de sable multicolore, les pinnacles, puis rebroussons chemin pour « Eli Creek », pour un petit plongeon rafraîchissant dans des eaux douces au milieu d'une végétation très dense. Cette folle journée d'aventure s'achève sans avoir vu les dingos, assez nombreux sur l’île mais craintifs. Nous sommes absolument ravis et éblouis par le spectacle de la nature, conscients d'avoir vécu une grande étape du voyage. Pour nous remettre de nos émotions, nous choisissons de passer les 2 derniers jours australiens à Noosa, station balnéaire verdoyante, nichée dans un superbe paysage de végétation tropicale. La ville est construite autour de lagunes découpées, bordées de villas élégantes de plain pied, qui ont du coup leur plage privée. La classe !Mais le village n'a pas pour autant perdu de son charme, et a su préservé sa beauté, en déclarant parc national la bande de terre qui marque la fin de la sunshine coast. La randonnée est très sympa, entre forêt humide et plages de sable fin, très fin. Mais surtout, elle nous réserve une superbe surprise : un koala en liberté, qui dort paisiblement en haut de son eucalyptus, bercé par le bruit des vagues !! Pour terminer notre séjour australien, nous avons rendez vous avec la famille Savary, des bretons qui font un tour du monde dans le sens opposé au notre.La soirée est très agréable ; nous échangeons nos expériences respectives dans l'un des camping-cars pendant que les enfants s'éclatent dans l'autre. Merci à eux pour ce sympathique moment ! Notre dernière nuit sera d'autant plus courte que nous serons réveillés par un ranger à 6h00. Il nous expliquera gentiment que nous avons dormi dans un endroit interdit... La boucle est bouclée : 1ère nuit en NZ, dernière en Australie. Nous pouvons rendre le camping-car sereins :-))

Reste donc à rejoindre Brisbane. Ce dernier trajet fait passer au compteur la barre des 2500km parcourus en Australie. Et pourtant, nous n'avons vu qu'un tout petit bout du pays ! Mais nous sommes satisfaits du choix du parcours, que nous avons trouvé bien équilibré entre plages dorées et paysages grandioses. Le mythe australien a fonctionné à fond … Nous sommes maintenant entrés dans la deuxième moitié du voyage. Eh oui, déjà presque 6 mois que nous avons mis les voiles ! Alors, après quasiment 2 mois dans des pays très riches et développés, nous avons hâte d'« attaquer » l'Asie. Direction Singapour, pour une entrée en douceur dans une nouvelle dimension !!