C'est avec 1h30 de retard que nous atterrissons à Chengdu...à 2h00 du matin. Et bien sûr, aucune communication sur la raison du retard. Sur le panneau des vols, des arrivées sont encore prévues jusqu'à 4h00 du matin. Sympa pour les habitants du voisinage. Mais ont-ils les moyens de se plaindre en Chine ??? Heureusement nous avions réservé un taxi qui nous attend toujours malgré l'heure tardive.

Selon le lonely planet, notre guesthouse est la meilleure de Chine. Notre point de vue est un peu différent : c'est vrai que les services proposés sont excellents mais la qualité des chambres laisse à désirer. Elles sont plutôt sombres, humides, petites et avec quelques petites bêtes sympathiques (à vous de deviner). C'est décevant par rapport à l'auberge de Xian, mais finalement nous n'avons pas le courage de changer.

Du point de vue géographique, Chengdu se trouve aux portes du Tibet. Beaucoup de randonneurs programment leur excursion depuis Chengdu et partent à l'assaut des forêts environnantes, des sommets enneigés et des villages tibétains. Pour notre part nous prévoyons l'ascension (2 jours) d'une des 4 montagnes sacrées du bouddhisme en Chine : le mont Emei culminant à 3077m d'altitude et parsemé de monastères. Malheureusement, nous sommes obligés de revoir notre programme. La météo est plutôt moyenne pour les jours à venir avec pluie et nuages prévus en montagne. Un peu déçus, on se dit qu'on aura l'occasion de faire de nouveau une belle randonnée en Indonésie (notre dernier pays à visiter).

En Chine, Chengdu est une capitale provinciale de taille moyenne. Mais avec quelque 11 millions d'habitants ; encore une fois nous n'avons pas les mêmes repères ! Que penseraient les chinois d'un petit village comme Nantes ? Mercredi 27 juin, nous démarrons la visite de Chengdu par sa place centrale. Et qui découvrons nous ? Plutôt facile en Chine : c'est de nouveau notre copain Mao avec sa statue monumentale. Nous découvrons ensuite avec plaisir la cuisine du Sichuan (région de Chengdu). Elle est en général bien épicée. Notre challenge quotidien consiste à commander non épicé ou très peu afin de satisfaire les enfants. On y arrive mais ce n'est pas toujours simple en Chine. D'ailleurs pour se faire comprendre, les serveuses n'hésitent à aller chercher dans le restaurant des clients parlant quelques mots d'anglais. Les grands "malls" du centre nous intéressent peu. Après le déjeuner, nous partons vite prendre l'air dans l'un des nombreux parcs verdoyants de la ville : le parc du peuple. On y trouve des maisons de thé (la spécialité de Chengdu) où se produisent des groupes de musique. Au gré de notre promenade, nous découvrons de magnifiques jardins de bonsaïs et de lotus mais aussi des karaokés d'extérieur et des pistes de danse improvisées.

Nous serons surpris de voir des chinois accrocher des feuilles sur des fils suspendus. Nous apprendrons plus tard qu'ils affichent leurs coordonnées dans le but de trouver un conjoint. Le "Meetic" à la chinoise en quelque sorte. Nous terminons notre balade par un peu d'exercice. Cours privé avec les successeurs de Bruce Lee qui prennent en charge nos 2 scarabées et leur enseignent le maniement des nunchaku. Pas toujours simple au début. Fort heureusement les enfants s'en sortiront sans bobos. Vive le kung-fu. Jeudi 28 juin, direction la ville de Leshan pour aller voir the BIG Bouddha. Même situé à moins de 150 km de Chengdu, il nous faudra 4h et 3 cars différents pour rallier le site. On pourra dire que la Chine a encore du boulot pour simplifier les transports. Après le déjeuner, nous rentrons sur le site un peu excité d'approcher la bête. Nous montons sur la colline tout en longeant la rivière quelque peu dans la brume. Cela nous fait penser aux estampes chinoises. Soudain, le choc. Arrivée brutale au niveau de la tête du plus grand Bouddha du monde. D'une hauteur de 78 m, celui-ci fut sculpté durant 90 ans jusqu'au début du IXéme siècle. Sa présence devait aider les mariniers à négocier les rapides de la rivière et influencer les éléments pour éviter les fréquentes inondations. Qu'en fut-il vraiment ? Ce qui impressionne, c'est de descendre l'escalier zigzagant à flanc de roche...pour atteindre les pieds du géant. Nous nous prenons pour des lilliputiens devant les gros orteils mesurant 8,50 m. Après la muraille de Chine et l'armée enterrée, nous voilà encore au pied (et même un très gros pied) d'un projet démentiel. Comment peut-on avoir des idées si folles ? Le site ne se limite pas qu'au Bouddha. Nous continuons la balade en traversant plusieurs pavillons et pagodes le tout dans une végétation très luxuriante.Nous arrivons ensuite dans un ancien hameau de pêcheurs. C'est l'heure du goûter : les propositions locales vont du poisson de rivière...à la pauvre petite tortue. Sans façon. Nous passons notre chemin. Pour atteindre le temple Wuyou Si, de raides marches nous attendent. Quentin un peu barbouillé (décidément on aura tous été contaminé en Chine) restera avec Delphine au hameau des pêcheurs. Après l'effort, la récompense : un très beau monastère surplombant la colline. Celui-ci est toujours actif avec une communauté de moines bouddhistes. Sur le chemin du retour, nous croiserons plusieurs chevaux, seul moyen semble-t-il pour alimenter le temple en matériel. Il est déjà l'heure du départ. Une dernière photo souvenir, et hop nous montons dans notre 1er car pour rallier Chengdu. Une belle et très longue journée. Le lendemain, repos. On se lève tard, on prend un bon petit déjeuner (comme dirait Quentin) et on enchaîne les cours. En milieu d'après-midi, on est d'attaque pour aller dans la rue Jinli aux abord du temple Wuhou. C'est une charmante reconstruction d'une rue commerçante traditionnelle du Sichuan. De nombreuses échoppes proposent toutes sortes de plats locaux dont de petites crêpes faisant le bonheur des enfants. Dans la rue, des masseurs proposent leur service pour nettoyer les oreilles. Pour cela, ils insèrent un morceau de coton monté sur une tige métallique dans l'oreille et la font vibrer avec un diapason. A quelque pas se trouve aussi le quartier tibétain avec une atmosphère très différente. De nombreuses échoppes tibétaines proposent bijoux, vêtements, masques et objets servant aux rites bouddhistes. On croise de nombreux moines en robe pourpre et safran. Ceux-ci sont très surpris de croiser 3 enfants occidentaux. L'un d'eux nous demande même de le prendre en photo...avec son iphone 4. Notre vision d'un moine replié sur lui même en prend un coup. C'est aussi ça la Chine. Samedi matin, on se lève tôt pour ne pas louper les pandas. Direction la base de reproduction de Chengdu. De nos jours 1600 pandas vivent encore en pleine nature dans les forêts d'altitude du Sichuan et du Tibet. Ce grand parc (100 hectares) est dédié à leur conservation en permettant leur reproduction et en leur assurant protection. Ils nous font vraiment craquer avec leur tête de gros nounours...qu'on les prendrait bien dans nos bras.Outre le panda géant, on y voit aussi le petit panda roux. Mais je n'en dis pas plus car les enfants ont prévu un article sur la visite. Patience... Le midi, nous craquons cette fois-ci pour une fondue sichuanaise avec du poisson. Nous devons choisir notre poisson (en l’occurrence de la carpe) dans les aquariums du restaurant. Quelques minutes plus tard, la serveuse viendra placer les morceaux de poisson dans la marmite centrale de la table. Encore une fois une expérience différente et très sympa. Dimanche sonne la fin de l'année scolaire. C'est la fête du slip comme disent les enfants. Enfin les vraies vacances pour la famille Merour (je crois que j'en fais un peu trop). C'est notre dernière journée à Chengdu et nous n'avons tout simplement rien prévu. Nous irons finalement nous promener dans le quartier des antiquaires et apprécions particulièrement les vases chinois que nous ne pourrons malheureusement pas ramener dans nos bagages.Nous visitons ensuite le temple taoïste des chèvres vertes (Qingyang Gong). Religion particulière à la Chine, le taoïsme est apparue au Véme siècle av. JC. Nous sommes surpris par la grandeur du temple qui comprend plusieurs palais bien restaurés.Devant les 2 fameuses chèvres du temple, nous apprenons que leur corps est une combinaison des 12 animaux du zodiaque chinois : oreille de rat, pattes de tigre, queue de serpent, etc... Dans une des nombreuses cours intérieures, nous tombons sur des cours de tai chi. Dérivé des arts martiaux, cette activité sportive permet principalement le développement et la maîtrise de son corps. Elle semble très liée à la religion taoïste. C'est plutôt sympa de voir les enfants s'exercer. Voilà, c'est la fin de notre séjour en Chine. En 3 semaines et demi, nous n'avons visité qu'une petite partie d'un pays vaste comme 17 fois la France. Mais nous avons vu que la Chine est en marche : que de projets en construction dans toutes les villes visitées ! C'est impressionnant de le voir de ses propres yeux.

Du point de vue savoir-vivre, de gros progrès sont encore à faire notamment en province. A titre d'exemple : le chauffeur qui crache dans son propre car en conduisant, venir manger torse-nu dans le restaurant, faire faire pipi aux enfants sur la grande place de Chengdu, passer devant tout le monde alors qu'on fait la queue...et j'en passe. Finalement, on s'y habitue car personne n'est choqué et surtout les gens le font avec le sourire, et sont accueillants et gentils, y compris avec les étrangers.

La Chine c'est aussi la foule, le bruit, la barrière de la langue, des distances énormes et la pollution. Le ciel gris et la poussière de certaines villes sont parfois difficiles à supporter ... en comparant aux nombreux pays que nous venons de visiter. Néanmoins, nous garderons en tête les visages si différents, les richesses observées et la cuisine chinoise certainement la plus variée depuis le début de notre périple.

Nous avons été informés que les trains sont souvent pris d'assaut par les classes populaires (et elles sont nombreuses). Alors, pour assurer le coup, on achète 5 places pour toute la famille ! Mais, dans le train, il faut s'imposer pour avoir accès aux places pourtant réservées. Nous parvenons finalement à tous s'assoir, mais pas franchement confortablement. Beaucoup de voyageurs, eux, sont debouts. Le train ne dure que 6 heures.... L'arrivée à Datong (300 km à l'ouest de Pekin) n'est pas franchement enthousiasmante. Des immeubles de plus de 25 étages minimum à perte de vue, pas de ciel, ou tellement bas qu'on a l'impression qu'il va nous tomber sur la tête. Il y a des travaux partout, la ville est un chantier ; le seul spectacle sont les grues en action ! En plus, c'est sale. Pas la saleté qu'on avait imaginé en Chine, à savoir qu'il n'y a pas de papiers qui traînent, mais une poussière ambiante qui rend la respiration difficile. Heureusement, notre auberge est située dans la seule rue sympa de la ville ; c'est un quartier traditionnel reconstitué, mais la sauce a pris, et la zone est vivante et commercante. Ouf... Nous sommes venus à Datong pour deux raisons : la première, ce sont les grottes de Yungang. Les chiffres sont stupéfiants : 251 grottes et 51 000 statues de bouddha, sculptées à même la roche. Le prix du billet d'entrée l'est aussi : 150 RMB (soit env. 20€), ce qui représente une vraie fortune au regard du coup de la vie. Un vrai scandale qui nous décourage un peu. Nous pénétrons quand même sur le site. Au début, les aménagements genre Disneyland sont affreux ; un temple artificiel a même été construit. On commence à regretter... Mais la beauté du site finira par nous faire changer d'avis. A flan de falaise, des grottes ont été creusées de toutes pièces par des prisonniers de la peuplade Tuoba, au IVème siècle. Certains étaient rompus à l'art religieux et ça se voit. On se croirait des liliputiens dans un monde de géants. Certaines sont franchement magnifiques, il y a même de la polychromie à certains endroits. La deuxième excursion autour de Datong, c'est le monastère suspendu de Xuankong. Pas très motivés, un peu écrasés par cette ville, et dégoûtés aussi car l'entrée au monastère est de nouveau très chère, nous connaissons notre premier vrai coup de blues. On y va, on n'y va pas ? A midi, après les cours, nous ne sommes toujours pas fixés. Allez, on se secoue, on négocie un taxi et on décide de s'y rendre sans pénétrer sur le site, qui, d'après les guides, est aussi plus beau de l'extérieur. C'est parti pour 1h00 de taxi aller. Le voyage vaut aussi pour les paysages traversés. Au début, des allées très larges dans la ville, puis en périphérie des tours et des tours en construction à l'infini, et tout à coup, plus rien, la campagne seulement. Puis l'autoroute, en très bon état et bien entretenue. Tout cela n'est pas très joli, mais ça valait le coup pour comprendre un peu mieux la vraie Chine. Le monastère, lui, est impressionnant. Il semble suspendu dans le vide, collé par enchantement à la falaise. Sur le flanc, les piliers géants supportent les étages. On se demande comment ça tient, mais ça tient... Le soir, c'est au tour d'Emma d'être malade. Pendant que je joue au garde-malade, les garçons en profitent lâchement pour se faire guider par Li dans la ville, et se faire inviter dans le restaurant le plus vieux de Datong (500 ans d'existence) mais aussi le plus chic qu'on ait jamais vu. Des salles à n'en plus finir, une élégance raffinée, une décoration soignée avec de nombreuses antiquités. La classe absolue. On se demande ce que fait ce restaurant ici ! Heureusement, ils nous ramènent quelques ravioles pour que j'en profite un peu. Emma, elle, n'est pas suffisamant en forme pour manger ; elle parvient quand même à traîner son petit corps malade jusqu'au compartiment couchette du train de nuit qui nous attend. Pas l'idéal pour récupérer... mais le train est cette fois-ci confortable, et la nuit lui suffira pour récupérer complètement. Arrivés à Ping'yao (400 km au sud de Datong), nous prenons possession de la chambre et finissons notre nuit. Le petit déjeuner copieux avalé par Emma finit de nous rassurer sur son état de santé. Nous partons alors à la découverte de la ville pour déjeuner.

Sorte de ville-musée, sans être figée, elle témoigne de l'histoire et des traditions chinoises des 6 derniers siècles. Ping'yao est entrée dans une sorte d'hibernation, alors qu'elle était très riche, au début du XXème siècle, et ne s'est réveillée que dans les années 80. A l'abri derrière ses grandes murailles qui l'enserrent complètement, elle compte encore près de 3800 demeures anciennes, appelées siheyuan. Elles sont composées de plusieurs patios rectangulaires, entourés de bâtiments de plain-pied. Notre auberge en occupe une, avec un lit traditionnel, où nous dormons alignés comme des sardines. Rigolo et somme toute assez confortable ! Ici, pas d'étages dans les maisons, pas de voitures, c'est exactement ce dont on avait besoin après avoir enchaîné beaucoup de grandes villes. En plus, le soleil est au rendez-vous. On décide de rester 3 jours, sans rien d'autre au programme que de marcher dans les rues, découvrir la gastronomie locale, faire des siestes, accélérer les cours pour pouvoir fêter la fin de l'année scolaire bientôt. Les enfants en profitent aussi pour découvrir un spectacle d'ombres chinoises et s'initier au billard et baby-foot avec les chinois de la guesthouse. Cette pause nous fait du bien...il faut dire que la ville s'y prête parfaitement. Ouvrir les yeux suffit à se régaler, c'est l'endroit parfait pour les voyageurs fatigués... et pour les photographes amateurs !!

Après un vol sans encombre depuis Tokyo, nous y voilà donc... La Chine, et sa capitale Pékin !! La tête est pleine d'idées reçues, entre drapeaux rouges et ouvriers aux vareuses bleues. Allons plutôt voir ça de plus près.

Les premières sensations ne sont pas très bonnes : les nuages sont bas, très bas ce samedi 9 juin. Le ciel est gris, lourd de pollution, il est à peine 14h pourtant. Nous trouvons un super bus pour nous emmener à moindre coût en plein centre de Pékin, d'où nous rejoignons notre appartement loué à l'occasion. Les tours sont énormes, assez moches, et pourtant, cette barre d'immeubles au milieu de dizaines d'autres abrite un endroit agréable, propre et bien entretenu, habité manifestement par des chinois aisés. Il y a une vie sociale étonnante au regard de la taille de l'endroit. En journée, les retraités font circuler les derniers ragots ou jouent aux cartes dans le parc, les femmes promènent leur "petit empereur", l'enfant unique. Il n'y a quasiment que des garçons ! Le dimanche, Mickey vient faire un spectacle, et le mercredi soir, le parc se transforme en cinéma de plein air. Nous sommes donc bien installés, et pour ne rien vous cacher, ça fait du bien d'avoir son "chez-soi". Nous consacrons notre fin d'après-midi à organiser notre séjour dans la ville, à se battre dans les rayons du carrefour local où personne (mais alors personne) ne nous comprend, bref on prend la mesure de Beijing.

Le lendemain, c'est le grand bain. A tout "seigneur", tout honneur, on attaque par la place Tian'anmen, le coeur de Pékin et de la vie politique. C'est grand, très grand (la plus grande au monde d'ailleurs) et on se sent tout petit sur cet espace infini. Des bâtiments publics aux noms évocateurs encadrent la place, comme le palais de l'assemblée du peuple. Au milieu, l'obélisque du monument aux héros du même peuple, puis le mausolée de Mao. Le président y repose dans un cercueil de verre et de marbre. On le laisse en paix, on a déjà vu son pote l'oncle Hô à Hanoi. A l'extrémité sud, la porte Qianmen, qui fermait l'enceinte de la ville tartare, est notre première plongée dans le pékin historique. Un peu plus loin, certaines rues ont été reconstruites à l'ancienne dans un goût un peu douteux. Mais, on s'enfonce vite au hasard des ruelles dans les hutongs. Plus d'immeubles, mais des maisons basses en briques grises, ça fait du bien. Le charme opère rapidement, et nous remontons toute la rue Dazhalan avec plaisir. On y fait aussi notre baptême de cuisine chinoise, très réussi. Plats généreux et délicieux, les papilles sont en éveil, ici c'est sûr, on ne va pas s'ennuyer côté gastronomie. Hum...

Notre première journée s'achève avec un baptême un peu spécial. Jamais, on n'avait vu autant de monde dans un métro. Le réseau n'est pas très développé, il faut marcher beaucoup pour atteindre la station la plus proche, et surtout c'est complètement saturé. On a même droit à des bouchons de piétons. Nous préférons ignorer ce qui se passerait en cas de panique générale. Un peu flippant quand même ! Lundi 11, autre monument de la ville : la cité interdite. Elle a été pendant 5 siècles le lieu de résidence de l'empereur. Tout y est plus grand, plus beau. On n'en finit plus de passer des portes gigantesques, une nouvelle cour plus énorme que la précédente, puis un nouveau palais. Nous sommes un peu déçus, car, malgré la beauté évidente des lieux, il y manque une âme. C'est presque "trop" grand et donc un peu froid, et surtout, il y a tellement de monde que le charme est rompu par les hauts-parleurs des guides, les chinois qui poussent pour voir l'intérieur des palais, etc... Nous préférons nous perdre dans les "petits" palais de l'est et de l'Ouest, qui abritaient les résidences des épouses et des concubines. C'est à taille humaine, il n'y a plus grand monde, et c'est toujours aussi beau ! Bref, on n'est dans notre élément. Mais la fatigue pèse et la saturation guette. Allez, un petit tour dans les charmants jardins impériaux pour se régaler les yeux et prendre un peu de fraîcheur, et on file se délecter d'un nouveau repas, toujours à la hauteur. En parcourant les 5 km qui nous séparent de la station de métro (j'exagère peut-être un peu), on remonte par hasard la rue Wangfujing, temple de la consommation. Le contraste avec la cité interdite est terrible, on est les deux pieds dans le 21ème siècle, toutes les marques du monde sont représentées, et d'autres aussi, inconnues chez nous à ce jour, mais dont on sent qu'elles débarqueront bientôt... Dans une petite rue perpendiculaire, on fait connaissance avec des brochettes d'un nouveau genre : scorpions, larves et autres bestioles en tout genre. Elles ne sont pas cuites, les animaux enfilés sur les pics sont encore vivants. Brrr. Heureusement, on a déjà mangé. De toute façon, même affamés, je ne suis pas sûre qu'aucun d'entre nous ne se risquerait à essayer ! Mardi, nous traversons les hutongs populaires de la ville chinoise. Plus délabrés, ils ont pourtant pas mal de charme. Les habitants nous y dévisagent un peu, mais toujours avec le sourire, et nous sous offrons des belles tranches de la vie pékinoise de tous les jours. L'objectif est le merveilleux temple du ciel. Nous avons rdv avec Guillaume, Marie et leur fille Esther, une autre famille tour-du-mondiste de passage en même temps que nous ici. Après un fort sympathique repas pour faire connaissance, nous filons pour la visite.Nous attaquons avec délice par le parc Tiantan. Vrai havre de paix, c'est un joyau d'animation populaire : gym sous toutes ses formes, tijianzi (l'ancêtre du badminton pratiqué au pied), chorale et parties de cartes endiablées sous la galerie Changlang.

Le temple lui-même n'est pas en reste. C'est superbe, et on craque rapidement pour la salle de la prière pour de bonnes moussons. Cette rotonde en bois est un modèle d'équilibre et d'harmonie, le symbole de la ville. Rénovée à l'occasion des JO 2008, elle est vraiment magnifique. Le parc est gigantesque et charmant, on y passe toute l'après-midi. On se sépare des copains en prenant rdv pour le jeudi, pour "faire le mur" ensemble. Mais, en attendant, le mercredi nous réserve de belles surprises. Nous partons dans les quartiers des tours de la cloche et du tambour. Tout ce coin regorge de demeures traditionnelles élégantes, malheureusement souvent cachées derrière de grosses portes en bois cloutées. On en devine quelques unes en tordant le cou, et on remonte la rue Nanluogu Xiang, plus commerciale mais sympathique. Nous arrivons ensuite aux tours, deux jumelles qui se font face de part et d'autre d'une place envahie de tricycles. Nous accédons par un escalier très raide au dernier étage de la tour du tambour, où sont exposés 24 tambours géants qui avaient pour rôle de rythmer la vie pékinoise. Ils sont encore utilisés pour le fun, et nous assistons à un concert assez impresionnant. Seuls 5 sont utilisés, mais tout notre corps tremble au rythme des musiciens ! Mais ce n'est rien à côté de ce qui nous attend : un spectacle d'acrobaties. Les chinois sont réputés pour leur excellence dans ce domaine, alors c'est ici ou jamais. Les numéros sont impressionnants de technicité et/ou de performance physique. La musique, la qualité des décors et des costumes participent à la réussite du spectacle. C'est un enchantement, attention les yeux ! Les numéros alternent entre poésie et épreuve de force hallucinante. En vrac : monter sur un vélo à onze, tordre son corps tel un bout de caoutchouc, jongler avec des porcelaines, monter et descendre d'un escalier sur une main avec un copain sur le dos, etc... Une heure de show époustouflant qui ravit les petits comme les grands. Et voilà, le temps s'est écoulé trop vite depuis notre arrivée ici. Nous décidons d'allonger notre étape pékinoise car le programme est encore chargé. Suite au prochain épisode !