Selon un vieux proverbe chinois "Celui qui n'a pas gravi la grande muraille n'est pas un brave". De toutes façons, ça reste un passage quasi obligé pour quiconque pose un pied en Chine. Les chiffres nous laissent bouche bée : depuis la côte Est de la Chine, elle s'étend jusqu'au désert de Gobi sur 6700 km. La construction du mur "original" (en terre) débuta il y a 2000 ans. Les tronçons furent reliés entre eux au fil des siècles pour se protéger des incursions mongoles. A partir du XIVéme siécle, de nouveaux travaux démarrèrent, durant 2 siècles. Construite cette fois-ci en pierre et en brique, c'est la muraille qu'on visite de nos jours. Le coût en main-d'oeuvre humaine et en matériaux fut colossal.
A l'époque, ce chapelet de forteresses, de portes et de tours de guets était tenu par près d'un million d'hommes (une paille pour la Chine). Malgré ces chiffres demesurés, la muraille ne remplira jamais sa fonction première, à savoir contenir les envahisseurs mais permit de jouer un rôle dissuasif. Par la suite, la muraille tomba à l'abandon. Des pans entiers s'effondrèrent. Aujourd'hui seuls quelques tronçons sont restaurés pour le tourisme. Notre choix se porte sur le site de Mutianyu situé à 90 km au nord-est de Pékin. Il offre l'avantage d'être moins visité que celui de Badaling car plus éloigné. Jeudi 14 est le grand jour. Il fait plutôt beau malgré quelques nuages qui sont plutôt les bienvenus avec la chaleur ambiante. Pour atteindre le site depuis Pekin, nous prenons d'abord un car depuis la gare routière de Dongzhimen puis négocions un taxi pour les derniers 15 km... avec des chauffeurs ne parlant pas le moindre mot d'anglais ! Sur place nous retrouvons avec plaisir la famille Varga avec qui nous avons rendez-vous. L'environnement est particulièrement sauvage, entre forêts et collines escarpés. Pour atteindre au plus vite la muraille, nous prenons le téléphérique. Pas forcément très écologique mais nous préférons garder nos forces pour parcourir la muraille. Et puis, les enfants sont ravis de prendre les télésiéges.
À 11h00 pile, nous mettons enfin les pieds sur la tour n°6. Pas de mongoles en vue mais quelle beauté vertigineuse ! Il suffit de regarder des 2 côtés de la tour pour voir la muraille onduler à perte de vue sur la crête des montagnes. On se dit qu'il fallait vraiment être fou pour lancer ce projet titanesque au coeur des montagnes. D'une hauteur moyenne de 8 m pour une largeur de 6 m, la muraille est bien restaurée sur quelques 3 km. Nous attaquons la rando (et pas les mongols) pour atteindre la tour n°14. Par endroit, ça monte raide avec des marches irrégulières et surtout des dénivelés à 45°. Pour rendre les choses plus simples, je porte Nathan (un peu malade ce jour là) une bonne partie de la journée. A 13h00, la pause casse-croute nous fait du bien. Nous nous retrouvons tout simplement à pique niquer sur la muraille de Chine. Guillaume aura la bonne idée de négocier quelques bières bien fraiches pour agrémenter le repas. Que de demander de plus ? L'après-midi, nous poursuivons la rando jusqu'à la limite du tronçon restauré, et même un peu plus loin par curiosité, même si c'est officiellement interdit. Mais nous rebroussons vite chemin car depuis longtemps la nature a repris ses droits avec des arbres un peu partout sur la muraille. Pour cloturer cette belle journée et rejoindre l'entrée du site, nous prenons cette fois-ci un autre moyen de transport : la luge ! Depuis la tour n°6 se trouve une très longue piste. Nous prenons tous plaisir à dévaler la pente à fond, à fond, à fond ! Le lendemain, c'est une journée tranquille. Nathan se repose pour reprendre du peps. Delphine joue son rôle de professeur et de mon côté je vais acheter les billets de train pour nos prochaines étapes en Chine. En fin d'après-midi, Nathan va déjà mieux et nous décidons d'aller nous promener au parc olympique de Pékin. C'est devenu un lieu de promenade familial. Les enfants jouent au cerf-volant ou pratiquent le roller. Pour notre part, nous attendons la nuit tombante pour voir le "water cube" et le nid d'oiseau s'illuminer. Le soir même, nous partagerons un dernier repas avec la famille Varga qui continue sa route vers Shanghai. Pour ce dernier we à Pékin, nous allons d'abord déambuler du côté des lacs Qianshai, Houhai et Xihai. Le long des berges, l'ambiance est tranquille : on y voit de nombreuses barques ainsi que des baigneurs...motivés à plonger dans les eaux opaques.Les ruelles proches sont restées populaires et nous nous y perdons avec plaisir. Nous aurons l'occasion de trouver une petite galerie d'art...et de craquer une nouvelle fois pour l'achat d'une toile. Après négociation, on aura quasiment divisé le prix par 10 !Le dimanche, direction le palais d'été pour notre dernière visite à Pékin. L'ancien jardin impérial abrite un lac entouré d'un immense parc agrémenté de temples et pavillons.
Il servait de villégiature à la cour impériale qui échappait ainsi à la chaleur étouffante de la cité interdite. C'est plutôt plaisant et charmant comme visite mais les mollets commencent à souffrir. Il faut dire que depuis notre arrivée à Pekin, on marche beaucoup : pour aller jusqu'au métro depuis l'apart, dans les couloirs du métro puis sur les sites à visiter. Notre sentiment est que la ville est sous-dimensionnée en lignes de métro. D'ailleurs, plusieurs nouvelles lignes sont en construction dont une dans notre quartier.
Il y a aussi beaucoup de projets immobiliers en cours. La ville traditionnelle s'efface petit à petit pour laisser place à des tours sans âme. Ce qui nous impressionne également, ce sont les voitures, avec de grosses berlines allemandes à tous les coins de rue. A Pékin, nous n'avons pas l'impression d'être dans un pays en développement. Notre prochaine étape (Datong) nous offrira peut-être un nouveau visage ?