En ce lundi 30 juillet, il est à peine midi quand nous posons le pied sur l'île Gili Air (prononcez Guili Ayer). Le décor est vite planté, le bateau débarque directement sur la plage paradisiaque. Il vaut mieux être pieds nus pour ne pas se tremper, et aussi avoir des petits bras musclés pour porter les bagages. Le seul chemin qui mène vers les logements est en sable, et on prend donc un cidomo, c'est à dire une petite carriole à cheval pour se rendre à l'hôtel. On est un peu dégoûté, car le cocher nous prend 40.000 roupies après une âpre négociation (env. 3,5€, une vraie fortune)... pour à peine 400 mètres. Peut être le trajet le plus cher au km depuis le départ, on fera le retour à pied !Nous découvrons l’île, plantée de cocotiers qui couvrent l'essentiel des plaines. C'est l'île la plus peuplée des 3 gilis avec 1800 habitants et un petit village, ce qui fait qu'il y a une vraie vie de vrais gens, des warungs (restos locaux), etc... Épargnée par les voitures, elle semble pourtant quasi déserte par moments et on s'y sent vite bien et serein.
Nous « consacrons » notre 1ère journée au tour de l’île. Il faut à peine 1h30 de marche, mais entre les pauses, le repas, et les rencontres, ça nous prendra beaucoup plus. La vue sur le volcan Gunung Rinjani à Lombok est superbe, et on ne se lasse pas d'admirer les eaux chaudes et turquoises, habitées de récifs coralliens.
Ce récif se prête idéalement au snorkelling et à la plongée en bouteilles. C'est ici qu'Emma se jette à l'eau pour son baptême de plongée ; elle ne sortira pas la tête pendant ses 40 minutes, et le sourire qu'elle affiche en sortant en dit long sur le plaisir que cette plongée lui a procuré. Son précédent article vous avait déjà montré tout ça.Pour notre part, nous nous contentons du masque et des palmes. Mais c'est en fait tout à fait suffisant dans le coin, et une fois de plus, nous admirons des myriades de poissons multicolores.Le plus sympa, ce sont quand même les tortues, très nombreuses, que nous pouvons admirer quasiment à chaque sortie. Quelle élégance dans l'eau !
A part ces quelques activités, nous passons le plus clair de notre temps à l'indonésienne, assis en tailleur dans un burugak. C'est une sorte de petite cabane sans mur, au plancher surélevé et avec un toit pour se protéger du soleil. On peut tout y faire, prendre un café, une bière, écrire un article du blog, ou tout simplement regarder la mer. Dur, dur, ce séjour sur Gili.
Nous n'avons pas très envie de quitter ce petit coin de paradis, mais il paraît qu'on doit bientôt rentrer. Nous embarquons donc sur un « speed-boat » afin de rejoindre Bali. Les 1500 chevaux des cinq moteurs du hors-bord nous propulsent à une vitesse incroyable jusqu'à la ville de Padang Bai, que nous rejoignons en à peine 1h30. Le grand jeu consiste à faire le voyage sur le toit du bateau. Certains s'y risquent malgré la vitesse. A l'arrivée, ils sont toujours là, mais sont trempés de la tête au pied. Il faut dire que les paquets d'eau générés par la vitesse et la houle sont assez impressionnants.
Nous arrivons à Sanur, notre dernière étape. La balade sur le remblai nous rappelle plus l'Australie que l'Indonésie. On n'est pas franchement séduit. Même si c'est assez mignon, le front de mer est très aseptisé. Dans la ville, on assiste par contre à un combat de coqs. Les paris vont bon train, l'ambiance est surexcitée. A l'issue du combat très violent, le coq perdant est abattu. Beurk. On prend des photos à la sauvette, car notre appareil n'est pas le bienvenu.
Pour notre dernier jour complet (sam. 4 août), on s'offre une journée avec notre moyen de transport préféré. Un casque pour tout le monde, et c'est parti direction la péninsule de Bukit, au sud de Bali. Après environ 1h de route, on arrive au sud du sud à Ulu Watu, la Mecque du surf à Bali.
Les longues gauches sont impressionnantes par leur puissance et leur hauteur, environ 5 m. Pour entrer et sortir, les surfeurs doivent pénétrer dans une grotte. Le bruit des vagues y est extrêmement impressionnant, il faut être assez courageux et bien renseigné pour se lancer là-dedans !
Nous passons du temps à admirer ce spectacle qui ne s'arrête jamais, entre sport et nature. Puis, nous reprenons nos montures pour filer sur le nord. Une grosse pause plage à Bingin, un endroit reculé et charmant entouré de falaises. L'étape suivante est la plage de Kuta. Difficile de venir à Bali sans passer par là, centre de toutes les activités. Nous y faisons nos dernières emplettes, puis allons découvrir la plage. Il y a un attroupement, duquel nous nous rapprochons. C'est en fait un lâcher de bébés tortues ! Les petites créatures sont balayées par les vagues et semblent d'une fragilité extrême. Nous avons ordre de ne pas bouger les pieds d'un millimètre, afin de ne pas les écraser. Il y en a partout, plus de 350 ont été libérées simultanément. Celles qui s'en sortiront reviendront ici dans 15 ans pour pondre à leur tour sur cette même plage.
Nous rendons les scoots un peu tristes. Heureusement, le dimanche matin nous réserve aussi son lot de bonnes surprises. Nous assistons d'abord à un festival de cerf-volants. Rien à voir avec ceux que nous connaissons, ils ne sont pas maniables, et n'ont qu'une ficelle. L'enjeu est plutôt dans la décoration, la taille et la flottabilité, et les indonésiens sont experts dans le domaine. Le ciel est rempli de ces créatures, c'est magnifique.
En rentrant à la guesthouse, nous avons en plus la chance de passer devant une grande cérémonie hindoue. En famille, les gens viennent prier, faire des offrandes étonnamment généreuses, défiler dans leurs plus beaux costumes. La ferveur est impressionnante, la religion est décidément très vivante sur Bali.
Mais il est déjà temps pour nous de nous diriger vers l'aéroport (dimanche 5 août). Nos pieds traînent un peu. Pour être honnêtes, l'envie n'est pas vraiment au rendez-vous. On s'imagine qu'on monte dans un avion pour l'Afrique du Sud, et qu'on rempile pour 2 ou 3 mois. Heureusement, les odeurs du fromage et du pain frais nous guident, et on a quand même très envie de serrer dans nos bras ceux qu'on aime et qui nous ont beaucoup manqué. Le retour fait partie du voyage, et puis, c'était écrit sur la plage... Dans quelques jours, on sera prêt pour un dernier article, mais il nous faudra beaucoup de temps pour prendre le recul nécessaire et digérer toutes ces émotions.